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Avant l’âge de la quarantaine, la souplesse du cristallin arrive à maintenir sur la rétine, l’image d’un objet qui se déplace de loin jusqu’à la distance de lecture. Et l’œil voit net à toutes les distances.

Vient un jour, où les bras sont trop courts pour lire et où l’on accuse son écran d’ordinateur de tous les maux ! Mais comme l’écrit très joliment le Professeur Pouliquen : «La presbytie n’est que la frontière entre deux étapes, l’avant, pendant lequel l’homme ignore son œil, et l’après, lorsqu’il doit nécessairement le faire contrôler, puis l’assister des moyens optiques que le monde moderne met à sa disposition (…)[1]. »

Quelles sont les questions qui se posent à l’arrivée de la presbytie ?

Que se passe-t-il ?

Avec l’âge, inévitablement la structure du cristallin se modifie et en conséquence, la distance à laquelle on voit net recule en même temps que l’âge avance.

Il n’y a pas d’autres solutions pratiques que d’ajouter une « compensation optique », un verre de lunette, entre l’œil et l’objet regardé en vision rapprochée pour compenser la perte d’efficacité du cristallin. Dans un premier temps, il suffit d’un verre monofocal de faible puissance (en général 0,75 à 1 dioptrie) car la « réserve d’accommodation », ce qu’il reste de souplesse du cristallin, fera le reste pour la vision de près. Mais l’âge avançant, la réserve d’accommodation ne suffira plus et il faudra s’équiper de verres progressifs.

Quelle est la solution ?

En 1959, au sein d’Essilor, Bernard Maitenaz a inventé le premier verre progressif : le Varilux®, qui depuis 60 ans a énormément évolué.

Ce verre permet de voir net de loin, droit devant soi et de voir net de près, dans le bas du verre. En effet, dans un verre progressif, la puissance du verre augmente progressivement du haut vers le bas. On peut donc considérer que chaque angle est dédié à une distance particulière, depuis la vision de loin horizontalement, jusqu’à la vision de près vers le bas. Les distances intermédiaires sont progressivement étagées du haut vers le bas, ce qui explique que la distance « bout de bras » qui est la distance de l’écran, ne se trouve pas à hauteur des yeux mais à une dizaine de degrés sous l’horizontale. Ce verre offre en quelque sorte un cône de bonne vision dont la base, orientée et évasée horizontalement se situe à hauteur des yeux et dont la pointe est sur le clavier de l’ordinateur ou le document à lire.

Quel est le risque d’une mauvaise posture ?

Une personne jeune, face à un écran à hauteur de ses yeux, dispose d’une réserve d’accommodation suffisante pour néanmoins voir le haut de son écran de façon nette en sollicitant davantage son accommodation. Mais l’âge venant, elle devra de plus en plus la solliciter (contrainte accommodative) et finalement, pour échapper à cette contrainte, n’aura pas d’autres solutions que de légèrement basculer sa tête vers l’arrière afin de remonter le bas de son verre entre son œil et son écran, afin d’augmenter la puissance de la zone du verre qu’elle utilisera pour regarder ce dernier (contrainte posturale).

Comment l’éviter ?

Le contenu de la tâche des personnes travaillant sur écran requiert rarement une vision de loin parfaite. Une distance «sociale » de 2 à 3 m est généralement suffisante pour exécuter le travail. Dès lors, optiquement, il suffit de diminuer la puissance du verre consacrée à la vision de loin afin d’obtenir à l’horizontal une puissance qui corresponde à la distance écran ou selon l’analyse de poste, cette distance « sociale ». Ce sont les verres dits dégressifs.

D’où le dilemme : bonne vision à toutes distances, vision de loin comprise ou confort visuel quand l’âge vient ?

A partir de quel âge ?

Nous ne sommes pas tous égaux face aux atteintes de l’âge. Mais il faut prendre en considération le fait que le nombre de travailleurs plus âgés qui restent au travail a considérablement augmenté ces 10 ou 15 dernières années. Leur réserve d’accommodation devient marginale et la fréquence des plaintes posturales augmente proportionnellement. C’est tout particulièrement à ces travailleurs-là qu’il faut porter attention afin de mettre à leur disposition un verre leur permettant de maintenir leur confort visuel au travail.

Quels sont ces verres ?

Essilor, spécifiquement pour les personnes travaillant sur écran d’ordinateur, a mis sur le marché le verre «Varilux® Digitime™» qui permet d’assurer ce confort visuel. Il est important que l’opticien connaisse les données du poste de travail en termes de distance et d’hauteur d’écran afin de faire le choix du verre le plus adapté aux particularités visuelles de la personne d’une part et d’autre part du poste de travail.

Les verres Essilor Pro-Office™disponibles avec ou sans correction visuelle, bénéficient des dernières innovations technologiques afin d’avoir un confort optimal à toutes les distances (de près comme de loin) et de protéger de la lumière bleu-violet émise par les écrans qui peut provoquer à la longue des troubles de la vision et de l’inconfort.

[1] POULIQUEN Y. Membre de l’Académie Française et Professeur d’Ophtalmologie. La transparence de l’œil. Edition Odile Jacob. Paris 1991. pp. 181 et 182.

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